La mobilité durable en Italie fait encore face à d'importants défis. Dans les 14 villes métropolitaines, il n'y a en moyenne que 1,5 km de pistes cyclables pour 10 000 habitants, selon l’Observatoire sur la mobilité urbaine du Kyoto Club. Pour atteindre le niveau d’une ville comme Helsinki, qui dispose d'environ 20 km pour 10 000 habitants, il faudrait donc 16 000 km supplémentaires de pistes cyclables d'ici 2030 ! Et au moins 3,2 milliards d'euros d'investissements... Pour combler (un peu) ce fossé.
Mobilité # 2
Selon le rapport 2024 “Écosystèmes Urbains” de Legambiente, une association environnementale italienne, dans les métropoles italiennes comme Naples, Messine, Gênes et Rome, l’utilisation et le développement des pistes cyclables restent encore insuffisants. Malgré tout, Rome est passée de la 89ème place sur 106 l’année dernière, à la 65ème de cette année. Avec une amélioration nette de 24 positions qui lui permet de dépasser dans le classement d’importantes métropoles du nord de l’Italie comme Vérone et Turin.
Un grand périphérique cyclable
Le Grand raccordo anulare (Grand périphérique cyclable), ou GRAB, est un projet majeur pour la mobilité à Rome : un anneau de 50 km qui relie le centre aux zones périphériques de la ville. Il passera par des monuments et des sites archéologiques emblématiques tels que le Colisée, la Via Appia Antica et le Château Saint-Ange. L’ouvrage, commencé en juillet 2024 devrait être terminé en 2026. Il est financé par le ministère des Infrastructures et des Transports et s’intègre au système de transport public puisqu’il reliera sept stations de métro et trois gares ferroviaires.
Le rapport Écosystèmes urbains révèle qu’il y a un intérêt croissant des citoyens italiens pour la mobilité durable : ainsi, ils privilégient de plus en plus l’utilisation de la bicyclette. Mirko Laurenti, responsable du rapport Écosystèmes urbains et membre du bureau scientifique de Legambiente, tempère cependant : “Beaucoup d’Italiens continuent de préférer la voiture même pour des déplacements courts. Mais des changements encourageants sont en cours, surtout grâce à la croissance de la mobilité électrique et des services de partage de vélos et de trottinettes”. Les statistiques montrent en effet qu’en 2024, près de 7 Italiens sur 10 possèdent au moins un vélo ou une trottinette électrique. L’utilisation de la micromobilité a déjà eu un impact environnemental significatif : à Rome, plus de 500 000 trajets en voiture ont été évités et à Milan, plus d’un million, avec une réduction des émissions de CO₂ de plus de 4 000 tonnes au total.

Des zones urbaines recyclées en pistes cyclables et piétonnes
Pour encourager l’usage du vélo, il n’y a pas seulement des projets de grande envergure comme le GRAB. Rome investit également dans des réalisations plus petites, mais essentielles pour répondre aux besoins de proximité des citoyens. Un exemple en est la nouvelle piste cyclable et piétonne de Monte Ciocci, située entre les stations de San Pietro et Valle Aurelia, à l’Ouest : un projet fascinant de recyclage urbain qui inclut un parcours de 1 100 mètres exploitant un ancien pont ferroviaire désaffecté.
La nouvelle piste cyclable et piétonne est également une étape de la via Francigena (chemin de pèlerinage reliant Canterbury à Rome). Le long de la promenade. Il y a des aires de jeux pour enfants, des bancs, des fontaines, des poubelles…etc. “Ici, entre les maisons, passait le train pour Pise. Quand il a été enterré, un parcours cyclable et piéton a été prévu, souligne l’adjoint à la mobilité de Rome, Eugenio Patanè.Ce sera un lien urbain aussi pour les jeunes qui vont à l’école, d’un quartier à l’autre, à pied ou à vélo”. Un bon exemple de la manière dont de connecter les quartiers et les territoires de la ville, non seulement par les transports publics, mais aussi en deux roues.

Photo de Une : Près de 7 Italiens sur 10 possèdent au moins un vélo ou une trottinette électrique @Diocesi Roma